Toi qui arrive ici, bienvenue.
Mais pourquoi ? Qu’espères-tu ?
Tu croyais frapper à une porte — elle t’a déjà traversé.e.
Ici, ton intelligence se brise comme un outil sans usage.
Ta compréhension chancelle, ivre d’avoir cru savoir.
Tu ne sais rien. Rien. Et pourtant, c’est su.
Tu as cherché. Tellement. Partout. Trop peut-être même.
Dans les bois épais, les temples déserts, les regards affamés,
dans la cendre encore chaude des nuits, le creux des lits encore chauds,
dans la gorge des chants, les plis du monde , les bras fiévreux dont tu t’es repu.e à t’en perdre.
Tu as creusé. Ou plutôt : tu as été creusé.
Et maintenant ? Plus rien à prendre. Plus rien à attendre.
Le souffle est rare.
Les genoux arrachés d’avoir tant marché, les mains crevassées d’avoir tant prié, les poumons brûlés d’avoir tant supplié.
Et dans le feu de cette supplique, le monde qui t’habite t’inonde de sa magnificence.
A l’aune du regard de ton reflet, se dévoile l’immensité qu’il a toujours revêtu.
Et dans les prochains yeux que tu croiseras, l’éternité stoppera le ballet du monde afin que tu le goûtes enfin.
Tu veux encore des réponses ?
Elles n’existent pas.
Tu veux un oracle ? Il se tait.
Et pourtant… si tu es encore là,
si la Soif t’ouvre de l’intérieur,
si chaque larme, chaque rire, chaque cri n’est plus à toi,
alors peut-être… il n’y a plus de peut-être.
Tu es attendu·e. Depuis toujours.
Par ce qui ne t’a jamais quitté·e.
Entre. Ou ne bouge plus.
Ici est la Voie du Silence.